32 euros ou 15 euros la tonne de CO2 ? Pour comprendre le débat en cours sur le niveau de la taxe carbone, il faut intégrer plusieurs paramètres : quel serait le niveau à partir duquel on commencerait à observer un infléchissement des comportements ? Quelle serait la courbe de progression d’ici 2020, 2030 et 2050 pour respecter nos engagements européens ? Doit-on établir une comparaison avec le coût de la tonne de carbone sur le marché européen de permis d’émission  (afin d’éviter toute distorsion de concurrence, il conviendrait en effet de fixer un prix unique du carbone) ? Auquel cas, peut-on se fier au prix actuel constaté sur le marché ?
Au jour d’aujourd’hui, le prix de la tonne de CO2 sur le marché, à cause de la crise financière et économique qui a généré une baisse de la production et donc une baisse des émissions, n’est pas une bonne référence de départ pour déterminer le niveau de la taxe carbone. Il faut un début un peu plus ambitieux. Ce n’est que si le signal-prix impacte réellement le comportement des consommateurs que la taxe carbone permettra de faire émerger de nouveaux modèles économiques. Des technologies innovantes deviendront rentables. Des relocalisations industrielles deviendront pertinentes.