redistribution et équité
Les crispations à propos de la taxe carbone tournent essentiellement autour de l’impact de cette mesure sur les ménages les plus pauvres. Cette inquiétude est légitime et il est impensable de dissocier la taxe de son mécanisme de redistribution. Mais il convient d’avoir à l’esprit ce qui va se passer si aucun signal-prix n’est adressé aux acteurs économiques. Le pic de production de pétrole étant sur le point d’être passé, voire même déjà dépassé, la raréfaction des ressources fossiles dans un contexte de relative croissance mondiale va automatiquement s’accompagner par une flambée des prix dont l’impact sera deux voire trois fois plus élevé que celle que nous avons connue au cours des six premiers mois de l’année 2008 (+ 40 centimes en moyenne pour le litre d’essence). Les pauvres seront les premières victimes de cette flambée. Et là, on n’aura aucune marge de manœuvre pour les accompagner…
Par ailleurs, les dernières analyses que j’ai pu lire tendent à démontrer l’effet distributif de la taxe, en cas d’accompagnement par un dispositif de chèques verts reversés aux ménages. Mais peut-on redistribuer à l’euro près sans perdre le caractère incitatif de la taxe ? Un équilibre reste à trouver…